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En ULM hors des sentiers battus africains où les villageois découvrent l’aviation en "moto-volante" (2004) [vidéo]

 

Le Genevois Olivier Aubert et son ami Sudafricain Mike Blyth mènent à nouveau un raid dans l’inconnu à bord de leurs ULMs. Loin des villes, routes ou ports, pour marquer à leur manière la plus que centenaire aviation à moteur, ils volent sur les pas des 1e explorateurs terrestres du 19e, traversant l’Afrique horizontalement en zone tropicale. Leur but : faire partager l’aviation aux Africains des zones les plus reculées. Ceux-ci, en passagers, survoleront leur région, si bien connue du sol, à bord de ce qu’ils nomment des "moto-volantes".


A Sena, au Mozambique, un volontaire tente de maîtriser l’intérêt de villageois candidats au survol du village ou simplement attirés par la "moto volante" (toutes photos : O.Aubert).

Traverser l’Afrique tropicale sud en pionniers, là où les routes n’existent toujours pas

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Itinéraire du printemps 2004.

Après leurs grands raids précédents à travers plusieurs continents (Voir : Récit-1, Récit-2) Olivier Aubert et Mike Blyth mettent sur pied une nouvelle expédition qu’ils baptisent "Coast to coast" et qui utilisera leurs mêmes et fidèles ULM (Voir : DTA). Il ne s’agit plus de survol de lieux civilisés et de mers mais de zones mal explorées de l’Afrique.

Partant de l’Océan Indien ils se dirigent vers l’océan Atlantique. Leur route suit celle du vent et celle sinueuse de 4 grandes rivières, les Zambèze, Chobe, l’Okavango et Cunene. En ce début du 21e siècle, comme au commencement des temps, il n’y a pas de routes allant d’une côte à l’autre de l’Afrique, bien que les 1ers explorateurs et des marchands tentèrent d’en établir. Aujourd’hui, cette traversée ne peut se pratiquer qu’à pied, et en partie par bateau ou par la voie des airs. En volant à basse altitude et lentement au-dessus de ces rivières, Olivier et Mike expérimentent ce que vécurent les 1e explorateurs mais plus encore, ils enregistrent par écrit et sur film les aspects intéressants de ce voyage.

D’autre part, ils veulent marquer le plus que centenaire vol à moteur, alors que de nombreuses personnes considèrent l’avion comme une chose courante, la majorité des être du tiers monde n’en connaît presque rien, ou n’a jamais vu d’appareil de près ou n’a jamais volé. Grâce à leur manière originale de voyager et d’observer le monde d’en haut, Olivier et Mike partagent leur expérience du vol avec des Africains tout au long de la route en leur montrant un court film documentaire (sur un petit écran LCD) sur l’histoire de l’aviation et en emportant certains dans les airs pour un baptême. Toute la joie de l’expérience de vol est enregistrée de façon à ce que cette étonnante aventure soit partagée avec d’autres ensuite. Les Africains sont un people intéressant, généreux et pacifique et c’est pour les deux pilotes un privilège d’être capable de partager une petit partie de leurs vies et de leur donner quelque chose, leur 1e vol.

Survoler les parcs nationaux, les sites naturels et camper au milieu des animaux

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En formation sur les chutes Victoria (Zimbabwe/Zambie).

Oliver Aubert et Mike Blyth partent de Johannesburg (Afrique du Sud) au début avril, après la saison des pluies et juste avant l’hiver austral. Il se dirigeant vers la côte du Mozambique à Maputo, sans assistance au sol (comme à l’habitude) puis remontent quelque 1.000km de plages de l’Océan Indien jusqu’à l’embouchure du fleuve Zambèze. Là débute leur véritable traversée d’une côte à l’autre de l’Afrique. En suivant les cours d’eau, leurs escales se font au bivouac, sous tente, en plein milieu naturel, proche des animaux, sur une île du fleuve ou à proximité d’un village où du carburant peut être acheté. Chaque jour un itinéraire est établi puis la météo, les aventures et quelques pannes modifient ce périple. Initialement prévu sur 3 mois, l’expédition en durera 4, jusqu’en août.

La distance de vol depuis l’embouchure du Zambèze jusqu’à celle de la Cunene, en incluant les distances entre les différentes rivières est approximativement de 5.200 km. Il faut encore ajouter à cela le retour vers l’est de l’Afrique du Sud. Arrivés à Johannesburg, à bord des ULMs immatriculés ZU-ARC et ZU-SKY, Mike Blyth et Olivier Aubert ont couvert quelque 12.000 km, après avoir survolé l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Zimbabwe, la Zambie, la Namibie, le Bostwana, et de très nombreux parcs nationaux animaliers. Parmi les curiosités naturelles rencontrées il y a les lacs (Cahora Bassa, Kariba), les impressionnantes chutes Victoria et Livingstone, le delta intérieur de l’Okavango ainsi que les déserts de Namibie et du Kalahari.

Les rencontres avec les animaux sont nombreuses : survols de troupeaux au sol, d’escadrilles d’oiseaux colorés en vol et de gros poissons ou mammifères marins. Au sol, si le gros gibier s’éloigne suite à leur atterrissage, au matin, il revient inspecter ces curieux appareils à l’odeur d’essence, de plastique et d’homme blanc. Un troupeau d’éléphant avec ses petits frôle un ULM, impossible de les chasser, il convient d’attendre ! Au bord du fleuve peuvent également apparaître les crocodiles non visibles au moment de l’atterrissage. Embarquant encore un récepteur radio spécifique monté tout à l’avant, ils aident à retrouver une harde de lycaons équipée de colliers émetteurs, après un long vol de recherche. etc..

Donner le baptême de l’air en brousse à des villageois de divers groupes ethniques

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Ce candidat ne connaît pas encore "le coup de la panne moteur" !

Il y a de très nombreux et différents groupes ethniques ou tribus qui vivent le long des rivières, chacun possède sa propre culture, religion, cérémonies ou traditions. Là où débarquent ces 2 "Martiens" en combinaison jaune, à bord de drôles d’avions multicolores, l’attrait est immédiat. Comme l’aile de l’ULM peut se démonter, l’appareil sur ses 3 roues, mu par l’hélice, sert parfois de véhicule quand l’un des pilotes s’en va chercher de l’essence au village pendant que son complice campe au pied du matériel restant. Ainsi les Africains ont baptisé les ULMs du nom de "Motos volantes" ! Celles-ci volent à 130 km/h parfois à 170 avec du vent dans le dos et roulent à 50km/h.

Les villageois, hommes ou femmes, candidats au baptême de l’air, restent intimidés. Ils doivent s’asseoir à ciel ouvert retenu par une seule ceinture et avec ce moteur dans leur dos qui fait un certain bruit. Ils doivent encore enfiler casque et lunettes et poser leurs pieds nus sur les reposes pieds de métal. Après le décollage, les premières minutes sont souvent silencieuses puis la conversation est entamée par l’un des pilotes et la situation se détend. Les 2 ULMs volent ensemble et chaque passager peut s’imaginer en vol en regardant l’autre. Au retour, la surprise et le bonheur sont présents sur les visages. C’est à la foi une émotion, celle du vol sans carlingue, mais aussi celle de la découverte de son pays que l’on connaît si bien depuis des lustres mais sur de petites surfaces visibles du sol. L’un des passagers raconte ensuite son vol à des enfants et décrit la couleur du paysage : "Notre pays est comme une galette de manioc aux épinards ..."

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Au pays des Imbas, la combinaison de vol n’est pas encore de rigueur.

La traversée d’un de ces petits nuages bas africain, vers 700 m, est aussi une expérience d’où l’on ressort le visage embué et frais. Pour certain, le "coup de la panne" volontaire ou non génère quelques souvenirs ambigus. Le moteur s’éteint, leur regard se remplit d’interrogation et l’appareil finit par se poser en vol plané sans difficultés dans un grand sourire de soulagement. Le courage de femmes Imbas de Namibie, presque nues à bord de l’ULM donne l’idée la plus concrète d’une rencontre entre deux mondes autour d’un baptême de l’air. Conséquences : les enfants du village à venir auront un nom ou prénom en relation avec cet événement exceptionnel et l’on pourra alors plus facilement évaluer leur âge car nés "before or after Oliver’s flights" !

En bien que tous ces événements se soient déroulés en 2004, ce n’est qu’en octobre 2005 que les premières images de l’expédition ont été montrées à un public d’aventuriers, au 27e Festival international du film d’aventure de Dijon "Les écrans de l’aventure". Le film y a remporté la "Toison d’or du meilleur film d’aventure". Depuis lors, présenté à 12 festivals, ce film a remporté 11 Prix/Awards ! Nous espérons que vous aurez l’occasion de découvrir ces images de grands espaces décorés de chaudes couleurs, remplies d’émotion et d’un rare exemple de liberté terrestre centré autour de l’aéronautique de pionniers.

Titres et récompenses pour le film "Coast to Coast" :

10.2005 Toison d’Or du meilleur film international d’aventure 27e Festival International du Film d’aventure, Dijon.
11.2005 Prix spécial du jury Festival international du film Explorimage Nature & Image, Nice.
03.2006 Prix Aventure et voyage Festival international du voyage, St-Etienne, F.
03.2006 Meilleur film d’aventure 9ème Festival international de film de montagne et d’aventure de Moscou.
04.2006 Grand prix du public Festival du film Aventure et découverte, Val d’Isère, F.
04.2006 Prix de l’Exploit cinématographique Même festival, attribué par Planète TV France.
06.2006 Grand Prix du public Festival international du film d’aventure, La Réunion, F.
09.2006 Grand Prix, coupe Icarus Festival international du film de vol libre, St-Hilaire du Touvet, F.
09.2006 Grand Prix du public Même festival.
11.2006 Prix de la meilleure photographie Festival international de montagne et d’aventure, Torello, Espagne.
11.2006 Premier Prix du Jury Festival international Explorer, Lodz, Pologne.
11.2006 Meilleur film amateurFestival du film aérien Imag’in Air, Payerne, CH
11.2006 Clin d’Aile d’or (grand vainqueur) Festival du film aérien Imag’in Air, Payerne, CH
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Mike Blyte est interviewé par son complice Olivier Aubert...
Par : Jean-Claude Cailliez
Le :  jeudi 6 avril 2006
Coast to Coast (Extrait, 2004, couleur, sonore, 4’13’’, ≈167 Mo), nécessite le plugin QuickTime 7.1.3 minimum. Ne pas hésiter à laisser downloder un peu !
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