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Dufaux-C1 et Avion-Canon : les apports d’Armand Dufaux à la chasse française (1915-1918) [vidéo]

 

Au début de la 1ère Guerre mondiale, l’hélice tractrice placée à l’avant des avions de chasse gêne l’emploi de la mitrailleuse ou même du canon. Différents systèmes sont pratiqués. Armand Dufaux, maintenant industriel parisien, applique une méthode personnelle et produira deux prototypes pour l’armée française, à la demande d’un grand as de la chasse.


Maquette du Dufaux-C1, un chasseur avec une curieuse hélice placée au centre du fuselage.

Dufaux-C1 : un chasseur avec une hélice au milieu du fuselage

En 1915, pour permettre un meilleur tir d’armes à l’avant d’un avion, Armand Dufaux conçoit le chasseur C1. Il s’agit d’un biplan biplace en tandem, avec un pilote et un mitrailleur se tenant assis côte à côte dans la partie avant du fuselage de section carrée. Le mitrailleur se tient dans le siège de droite et bénéficie d’un bon angle de tir excepté vers l’arrière. L’unique moteur rotatif Le Rhône de 110CV, refroidi à l’air, est enfouit à l’intérieur de l’arrière de la partie avant du fuselage, au centre de gravité. Le fuselage est d’abord construit en un seul bloc puis sera ensuite coupé en 2 dans sa longueur pour insérer la motorisation.

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Le biplan C1 libère l’avant de l’avion en plaçant le moteur et l’hélice derrière le mitrailleur et le pilote (1918).

L’hélice propulsive bipale est placée dans la section centrale du fuselage, dans une fente derrière les ailes, de telle manière que les fuselages avant et arrière ne sont reliés uniquement que par un membre tubulaire courant à travers l’axe de l’hélice. Cet axe est toutefois légèrement plus haut que l’axe du moteur. L’élément tubulaire est boulonné à l’intérieur des sections avant et arrière du fuselage qui sont ainsi maintenues séparées. Ces 2 parties sont encore reliées ensemble par une paire de tiges allant des axes des roues du train d’atterrissage principal jusqu’au patin de queue. Une roue dentée fixée sur le moteur rotatif entraine l’hélice via une chaîne, sans réduction des tours/minute. Chacune des pales peut être changée individuellement, mais un équilibrage final de l’hélice doit être fait.

Ce chasseur est envoyé à l’escadrille N95 à Châteaufort pour des essais opérationnels. Les premiers tests se déroulent dès le 5 avril 1916. Pas inattendu, des problèmes de projection de débris par les roues dans l’hélice, de maintenance du moteur et de rigidité structurelle de l’ensemble apparaissent qui militent contre des développements ultérieurs.

De plus, ce prototype apparaît après l’introduction des premiers synchroniseurs efficaces entre la mitrailleuse et l’hélice avant et aucune production de l’avion ne suit, seul le prototype fut construit et vola.

Données techniques I Chasseur de 1916 I Equipage : 2 I Moteur : un 110 CV Le Rhône 9J rotatif.
Envergure : 7.96m (22ft 22in) I Longueur : 6.10m (20ft) I Hauteur : 2.80mI Surface alaire : 21m2 I
Poids à vide : 530 kg (1268lb) I Poids maximum : 740kg (1631lb) I Vitesse : 140 km/h au niveau de la mer I Plafond pratique : 4.700m I
Autonomie : 2h I Armement : 1 mitrailleuse 7.7mm Lewis I Durée pour atteindre 2000m (6.560ft) : 13’07’’ I

Construit par la Société pour la Construction et I’Entretien d’Avions (CEA), ce prototype reste le seul avion de chasse de la guerre de 1914-1918 de la catégorie "biplace côte à côte".

 

Avion-canon : un chasseur à deux moteurs jumelés autour d’un canon de 37mm

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Plan de l’avion canon où l’on distingue le canon installé entre 2 moteurs rotatifs tournant latéralement (Photo MAE).

En 1915, sur la demande expresse de l’as de la chasse Charles Nungesser, Armand Dufaux construit un avion armé d’un canon à l’avant.

Il s’agit d’un biplan possédant deux moteurs rotatifs Gnome côte à côte et parallèles, à l’avant de l’avion (comme deux roues de turbines), entraînant grâce à ces 2 moteurs un arbre d’hélice avant, creux, dans lequel est placé un canon de 37 mm tirant à travers le moyeu central de l’hélice.

Cet avion vole en 1917, en ayant accompli ses essais à Villacoublay.

Il est réceptionné par l’armée française peu de temps avant l’armistice mais n’a pas été développé plus loin.

Données techniques.I Chasseur biplan monomoteur DufauxI Equipage : 1 siègeI Altitude maximum : 4.700m (15,415ft)I Taux de grimpée à 2000m (6.560ft) : 13’07’’
Vitesse : 87.5 mph au niveau de la merI Poids à vide : 500kg (1.166lb)I Autonomie 2H.I Poids maximum au décollage : 530 kg (1.628 lb)I

Construit par la Société pour la Construction et I’Entretien d’Avions (CEA)

 

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A Châteaufort (Yvelines, F), devant le constructeur Armand Dufaux, à gauche, le chasseur C1 débute ses essais officiels. L’hélice située au milieu du fuselage, derrières les ailes, est ici en rotation (1916). Mais entre temps, le moteur Hispano-Suiza, le tir synchronisé, etc. ont fait de gros progrès...
Par : Jean-Claude Cailliez
Le :  lundi 11 juillet 2005
  • Pour en savoir plus, voir le Musée de l’Air et de l’Espace (MAE) au Bourget (F) : www.mae.org . Lire : Les chasseurs français à hélice propulsive : Dufaux C1, de Michel Coviaux (F), 36p. ills, 12.2014. A la "Librairie".
  • Dufaux C1, avion-canon, Spad A1, A2, etc. (sonore, 02’, 42Mo), nécessite le plugin QuickTime, 7.1.3. minimum

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