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Les passages presque incognitos de Chuck Yeager dans la région genevoise (1944-45) [vidéo]

 

En décembre 1944 et janvier 1945, Chuck Yeager, à bord de son Mustang "Glamorous Glen III", fait 2 passages originaux dans la région de Genève. L’un parce qu’il est en mission secrète, l’autre parce qu’il a décidé de prendre une pinte de bon temps avec son ami "Bud" Anderson, en pleine guerre ! Et les 2 as vont s’en donner à cœur joie !
- Chuck Yeager est de retour à Genève en juillet 2003, pour être honoré lors des commémorations liées au crash du B-17 "Denny Boy" en Hte-Savoie (1944).
- Yeager, un as à tous points de vue


Les deux P-51D Mustang du 363e Fighter Group en vol au début 1945. Le capt Chuck Yeager pilote le B6-Y "Glamorous Glen III" et la major "Bud" Anderson le B6-S "Old Crow". C’est le début d’une grande virée de 3.000km incluant la région genevoise.

Base de Leiston à l’est d’Ipswitch (GB) sur la Manche, en décembre 1944 : Clarence Emil Anderson, "Bud" ou "Andy", 23 ans, major, termine son 2ème Tour en Europe (17 victoires). Il est l’officier opérations du 363e Fighter Squadron (357e FG, 8e AF). Charles "Chuck" Yeager vient d’être nommé capitaine à quelques mois de ses 22 ans (par "Andy"). Il est l’officier de maintenance du squadron et contrôle les Mustang sortant d’entretien ou de réparation (12 victoires). Tous deux sont les meilleurs amis du monde, de bons vivants, des pilotes de chasse possédant une acuité visuelle bien au-dessus de la moyenne et les 2 meilleurs as de l’escadrille. Chuck a notamment détruit cinq Me.109 en vol le même jour (12 oct.) et abattu le 1er Messerschmitt-262 à réaction de la guerre (6 nov.) ! Mais il a aussi été abattu une fois, en mars, et dut sa survie à la traversée rocambolesque, à pied, des Pyrénées. Voici des extraits traduits de leurs mémoires :

La survie d’un pilote de chasse US en Angleterre

"Chuck" Yeager [CY] : Nous avons fait la fête la dernière semaine de novembre 1944 pour marquer notre 1er anniversaire en Angleterre, qui a presque détruit le mess des officier et moi avec. Ces 12 mois à Leiston me semblent un siècle et j’ai du mal à croire qu’une seule année s’est écoulée. Tant de choses se sont passées, tant d’aventures, une montée en enfer depuis qu’on débarqua du Queen Elisabeth, jeunes "bleus" avides de combattre. Des 30 de l’escadron arrivés ici, une douzaine a déjà été tué et 8 autres portés disparus ; 6 ont fini leur tour en Europe et sont rentrés à la maison. Seuls 4 d’entre nous formons le groupe original. Sans trop le dire, je me demande si nous serons tous réellement de retour aux US. Et pendant ce temps là, il y en a encore un qui n’y arrivera pas, Jim Browning, descendu peu de jours avant la fin de son Tour.

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Charles "Chuck" Yeager, 21 ans.

- Mon propre Tour va se terminer, il ne me reste plus que 8 missions à accomplir. Etre si près de la fin me donne un drôle de sentiment : je veux engranger autant de victoires que possible durant le temps qui reste pour éviter, d’une certaine manière, de me faire descendre avant l’échéance. Mais de temps en temps j’ai des pensées négatives, imaginant que la guerre est peut-être loin d’être terminée ? À 22 ans, ma vision du paradis consiste à être muté dans la même base qu’Andy où nous pourrions mener des duels aériens tous les jours. Etre dans l’Air Corps constitue tout que j’ai jamais voulu faire depuis mon enfance car j’aime voler. L’Air Corps allait-il me garder, je n’en ai aucune idée.

- Comme les choses se déroulent habituellement selon leurs propres règles, ce n’est pas la peine de passer trop de temps à prévoir l’avenir. Je tâche de tirer le meilleur de chaque jour, de mener une mission pour elle-même et de me laisser un peu de temps pour m’amuser. En attendant, Andy et moi nous arrangeons pour mener nos missions le même jour, en essayant de rentrer aux USA ensemble. Je l’admire beaucoup et nous partageons les mêmes origines et intérêts. C’est un garçon rural de Californie du nord qui aime chasser, pêcher, et voler comme moi. Chaque fois que nous avons un temps de repos ensemble, nous rêvons de parties de chasse ou consultons les catalogues d’arme à feu.

En aide à l’OSS, à Annecy, pour aider des aviateurs alliés prisonniers ou évadés

[CY] : Quelques semaines avant Noël 1944, je reçois des vacances inattendues des Anglais. Le groupe m’envoie en Suisse. La tâche est si secrète qu’on ne me dit même pas pourquoi ! Je vole au-dessus de Lyon où nous avons maintenant des bases militaires avancées, et suis guidé au-dessus des Alpes vers le lac Annecy, juste au sud de Genève, puis installé à l’hôtel Beau-Rivage. A Leiston, nous dormons dans des sacs de couchage sur un matelas de GI et ce lit, si confortable, je ne pourrais pas m’y habituer. J’apprends rapidement le but de ma venue quand je rencontre Peter de Paolo - célèbre pilote de voiture de course, maintenant attaché américain de l’air en Suisse - arrivant dans ma chambre et m’invitant à dîner. Comme ancien évadé s’étant échappé de France en grimpant les Pyrénées [mars 1944], je suis invité à l’aider à propos d’un plan d’évasion de 800 aviateurs américains internés dans la neutre Helvétie !

- "Nous voulons faire de la contrebande discrète" dit Peter. "Peut-être monter une expédition d’alpinisme lors d’une de ces nuits sans lune. Nous pourrions juste demander aux Suisses, neutres, de laisser partir nos gars à la maison, mais les Allemands considéreraient ça comme un acte hostile." Il me demande conseil sur la taille idéale d’un groupe qui tenterait de traverser les Alpes, la meilleure heure pour le faire et ainsi de suite… Franchement, ça m’a paru être plus le scénario d’un mauvais film de guerre qu’un plan pratique. Les Alpes étaient puissamment grandes comparées aux Pyrénées. Je dis finalement à Peter que je l’aiderai à planifier ça, mais pas à grimper là-bas. "Entre Noël et nouvel An, nous avons prévu une petite opération de contrebande, apporter des couvertures de toile pour protéger une demi-douzaine d’avions américains qui ont été obligés d’atterrir sur des bases aériennes suisses, blessés mais encore utilisables, si nous pouvons les obtenir."

- Finalement, aussi loin que je sache, ce moyen d’évasion n’a jamais été tenté ! Et curieusement, lorsque je repars d’Annecy, j’embarque un type de l’OSS avec moi. Au décollage de Meythet, il est assis sur mon paquetage dans le minuscule habitacle du Mustang, avec son sac et une caisse de champagne. En conséquence, notre vol de retour se déroule à basse altitude, l’auvent ouvert,en plein hiver. Fin de la mission !

 

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L’hôtel Beau-Rivage à Annecy pendant la guerre, siège du service de rapatriement des équipages américains évadés.

- [Pionnair] : Lorsqu’un pilote US abattu réussit à rejoindre l’Angleterre, la règle d’or est de le muter à l’arrière (instructeur) ou éventuellement dans le Pacifique. Ceci afin d’éviter, s’il est à nouveau abattu et contraint à dénoncer, que des représailles ne soient menées par les Allemands à l’encontre des civils qui l’on aidé la 1ère fois. C’est à la suite d’une rencontre entre Yeager et le général Eisenhower (12.06.44), que Chuck obtient le droit de rester à Leiston dans la même unité et qu’il se voit donc ensuite appelé à rejoindre l’Air Crew Rescue Unit II d’Annecy.

La toute grande vadrouille …. sur les chemins de la gloire … mais en sens inverse

Clarence "Bud" Anderson [CA] : Chuck et moi volons nos 8 missions en janvier 45, débutant le jour de l’An. Quelques-unes nous ont donné du souci, comme les opérations de mitraillage en rase-mottes en appui de la contre-attaque US dans la Bataille de la Bulge. Mais, finalement, au matin du 15 janvier 1945, le grand jour arrive, notre dernière mission : tous deux nous volons en tant qu’équipage de rechange lors d’une mission d’escorte de bombardiers au-dessus de Leipheim (D) [région d’ULM]. Ce matin là, dès 10h, nous sommes en l’air avec l’escadron au-dessus de la Manche. Et puisqu’aucun Mustang n’abandonne pour cause de problème de moteur, nous voilà devenus inutiles et nous partons nous balader pour notre propre plaisir !

- En atteignant la côte hollandaise, nous tirons à droite à 45° et voleront 500 miles vers le sud à travers la France puis la Suisse*. Je ne sais pas vraiment où nous allons. Chuck a planifié cette virée pour nous et je suis mon chef de patrouille. Le temps au-dessus de l’Europe avait été terrible pendant des semaines, mais ce jour là au moins c’est un matin ensoleillé d’hiver éblouissant et les Alpes scintillent majestueuses sous la neige. [CY] "Nous avons transgressé toutes les règles. Nous volons bas sur la Suisse, un pays neutre, bien que la Suisse possède des Messerschmitt 109, mais ils ne nous les ont pas envoyé…" [CA] Nous partons alors vrombir sur la crête du Mont-Blanc** où nous laissons tomber nos énormes réservoirs d’aile près d’un abri en pierre. Nous les mitraillons en rase-mottes pour y mettre le feu, mais sans succès …

 

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Les Capt Yeager (22 ans) et major "Bud" Anderson (23 ans) au début de 1945.

- Je me sens nostalgique, c’était mon dernier vol avec "Old Crow", mon loyal Mustang qui m’a tiré de situations inimaginables sans une éraflure pour lui ou pour moi…

Chuck veut me montrer plusieurs choses dont le lac Annecy, l’hôtel où il séjourna et ce qu’il a fait. Nous passons en rase-motte à 500kmh sur le Beau-Rivage où nous soufflons presque les tuiles du toit ; puis nous continuons au-dessus du lac, nos pales à quelques pieds au-dessus de l’eau.

"Regarde, Andy, c’est pas beau ?". Ca l’était. Mais nous sommes en pleine guerre pendant que nous rasons les lacs et les villes franco-suisses. J’imagine que nous aurons au minimum à comparaître en court martiale, serons radiés et emprisonné. Mais on s’en moque, c’est fini, nous avons survécu et allons renter ensemble à la maison.

Chuck me montra aussi Genève*** et un petit restaurant où il dina à Noël. Il me donne au coup par coup des détails sur tout qu’il a fait et vu pendant que nous vrombissions au-dessus des toits genevois.

- * : Nous ne savons pas où les 2 pilotes pénètrent en Suisse. Probablement sur le Léman ( ?)
- ** : Des soldats allemands de la 5ème division bavaroise de haute montagne occupent encore les cols et refuges du massif du Mt-Blanc ce jour là.
- *** : Yeager passait-il la douane suisse dans une voiture diplomatique de l’Ambassade US de Genève ?

 

[CA] : Le prochain arrêt se situe dans le sud de la France. Nous passons au-dessus des bois où Chuck s’est éjecté en parachute [50 miles SE de Bordeaux, 5 mars 44], survolons la ferme où il s’était d’abord caché, et passons à Nérac [Lot & Garonne] où il vécut dans un hangar. Puis, nous suivons son itinéraire au-dessus des Pyrénées et trouvons la baraque en bois précise où les Allemands tirèrent sur lui et son compagnon [vers Bosost (E )]. Nous tournons alors autour puis remontons vers Paris. Ni l’un ni l’autre n’étions jamais venus à la capitale, mais nous trouvons les points de repère et vrombissons même au-dessus de l’Arc de Triomphe. C’est un jour merveilleux ! Je suis frappé à maintes reprises par l’idée que, si la Luftwaffe entière ou ce qu’il en reste, avait décidé de prendre l’air et d’en terminer avec nous, Chuck et moi leur aurions botté le cul à tous. Quand je lui dis ça par radio, il rit et me répond qu’il pense la même chose !

- La balade se termine curieusement. Nous sommes les derniers Mustangs à rentrer à Leiston. Il fait déjà sombre, il est 18h00. Nous roulons jusqu’à nos aires de parking et arrêtons nos moteurs pour la dernière fois. Nos ailes sont maculées suite au mitraillage effectué au Mont-Blanc et le personnel de piste vient en courant très agité. "Combien en avez vous eu ?" demande mon chef d’équipage. Il voit mon regard perplexe. "Le groupe a descendu plus d’ennemis qu’il en avait jamais vu" dit-il, "il en a descendu 57 !". Nous sommes les 2 as du squadron, chacun pense que nous en avons abattu au moins la moitié ! "Aucun" dis-je d’une voix étranglée… Ces combats s’étaient déroulés pendant qu’on tentait d’enflammer nos réservoirs avec nos balles traceuses et nous étions trop loin pour entendre quoi que ce soit à la radio. Par chance, aucun pilote US n’a été abattu ! Voilà, c’était notre 61ème mission, nous en étions malades et avons abusé de ce whisky offert à chaque retour de mission, du Old Overholt...

 

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Le Mustang d’Anderson au 1er plan et celui de Yeager (peinture d’Alex Hamilton).

Ce dernier vol, une forme "d’enterrement de vie de garçon" ?

[Pionnair] : Cette virée de 8 heures et de plus de 2.500km sur la Suisse, la France, et brièvement en Italie et en Espagne n’eut pas de conséquences administratives semble-t-il et les deux pilotes devaient rapidement rentrer at home. Yeager portait maintenant le titre de double as, ayant mené 64 missions de guerre et 270h de combat (13 victoires). A eux tous, les Yoxford Boys du squadron avaient descendu 610 avions ennemis en seulement 15 mois, dénombrant 42 as parmi eux, bien au-dessus des scores des autres escadrilles.

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La dernière mission, dans les Alpes (peinture de Chuck Long).

[CA] : Nous rentrons ensemble aux USA. Chuck à son anniversaire le 13 février : 22 ans ! Il ne va pas en Virginie mais part en Californie rejoindre Glennis Dickerson où ils se sont mariés le 26 février. Chacun de nous ressent dès lors une forme de stupéfaction. Nous ne pouvons pas vraiment croire que nos jours à Leiston soient terminés et qu’une toute nouvelle vie débute. Nous avons quitté un forme d’enfer en Angleterre, des amis que nous ne reverrons jamais, des moments d’amusement merveilleux, des épreuves terribles, le sort... Mais nous y avons également laissé notre jeunesse….. La guerre, en Europe, se terminera 3 mois plus tard…

 

[Pionnair] : Succès à Annecy. l’ACRU2 nait le 6 septembre 1944 : colonel Harris Hull, chef de renseignement de la 15eme USAAF, son adjoint le capt Spivack, un radio, conduits par Tom Early, Lt-col de l’OSS. Les locaux souvent insuffisants sont déplacés 3 fois avant d’employer l’hôtel Beau-Rivage. Les évacuations d’aviateurs s’effecturont surtout à bord d’un de quatre C-47 du groupe 492 vers l’Angleterre, ou vers Naples s’ils proviennent des 12e/15e USAAF en Méditerranée, depuis l’aérodrome d’Annecy-Meythet créé pour l’occasion. C’est le 19 septembre que les 1ers aviateurs sont rapatriés en Angleterre. Pendant la 1ère quinzaine d’octobre 1944 on compte 423 re-évasion depuis la Suisse dont 147 Américains, justifiant le maintient de l’ACRU2.

- Après la visite à Berne de Lauchlin B. Currie envoyé par Franklin Roosevelt, les choses s’accélèrent. Dès la mi-février 45, des convois de trains emportant les équipages US quittent enfin Berne pour Genève-Cornavin. Certains aviateurs continuent vers Marseille. Ceux qui rejoignent l’Angleterre descendent à Cornavin, passent la douane de Moilesullaz en camion et s’en vont à Annecy-Meythet … A terme, au 17 mai 45, l’ACRU2 a pris soin de 663 hommes dont 465 de la 8e USAAF, 138 des 12e/15e, 4 de la 9e, 53 de la RAF, etc. De son côté, Berne (CH) reconnaitra 12.755 re-évasions entre 1939 et 1945 (pas que des aviateurs) dont 204 Anglais (118 succès), 940 Américains (757 succès) etc… Happy End !

Chuck Yeager est de retour à Genève en été 2003

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Féternes (74, F) le 18 juillet 2003, Chuck et Andy reçoivent la Légion d’honneur.

[Pionnair] : Chuck Yeager fera toute sa carrière dans l’US Air Force et sera basé dans une demi-douzaine de nations dont le Vietnam. Pilote d’essai aux USA, tout le monde ou presque sait qu’il est le 1er homme à dépasser le mur du son en vol horizontal (Bell X-1, 14.10.1947) : Ce père de 4 enfants est immortalisé dans le célèbre livre/film "L’étoffe des héros" (The right stuff). Avec son ami Andy, ils vont revenir à Genève 60 ans plus tard :

- Le 18 juillet 2003, cérémonie officielle sur les hauteurs de Féternes (74, F), surplombant Thonon et le Léman, liée à la commémoration de crash du B-17 américain "Denny Boy" en 1944, en présence du radio survivant de cet équipage Robert Price. Chuck (général) et Andy (colonel) sont nommés Officier de la Légion d’Honneur au titre de leur courage personnel et sacrifice durant la guerre et au nom de leurs camarades tombés au combat. Ils sont adoubés par le général J.P.Vinciguerra de l’Armée de l’air française. Chuck y rappelle sa mission de 1944 à l’ACRU2 d’Annecy. Glennis étant décédée en 1990 n’a pu hélas vivre l’événement, mais Victoria est aux côtés de Chuck et lui sert de traductrice ; ils se marieront en août. Le B-17 Pink Lady français de collection vole pour la circonstance, étant basé à Genève-Cointrin du 17 au 20 juillet (F-AZDX).

- Lors de leur présence à Genève, Chuck et Andy font un bref passage à l’Aéro-Club à Cointrin. Ils visitent Viry où le terrain en herbe du château fut évoqué à fin 1944, car situé à 2km de la frontière Suisse, près de la ligne de chemin de fer, dans un endroit où l’on aurait peut-être pu embarquer des aviateurs US en cavale souhaitant quitter l’Helvétie … Quant à nous, 70 ans après, nous aimerions bien savoir ce que Chuck a bien pu faire au sol durant ces 3 semaines de décembre 1944 entre Annecy et Genève…

 

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Une maquette du "Glamorous Glen III" devant l’image de la Rade de Genève.
Par : Jean-Claude Cailliez
Le :  lundi 12 janvier 2015

Yeager pilota trois P-51 Mustang portant le prénom de sa fiancée : [ 1 ] Le P-51B, 43-6763, B6-Y, “Glamorous Glen”. Yeager fut descendu à son bord le 5 mars 44. [ 2 ] Le P-51D, 44-13897, B6-J "Daddy Rabbit" est d’abord piloté par le Cap Charles K "Daddy Rabbit" Peters. A la fin de son Tour en Europe, l’appareil est attribué à Yeager en mai 1944 et baptisé B6-Y, “Glamorous Glenn II”. L’avion sera perdu en combat le 18 octobre 1944 avec le Lt. Horace M Roycroft. [ 3 ] Le P-51D, 44-14888, B6-Y, "Glamorous Glen III" qui est celui qui rasa si brièvement les lacs de Genève et d’Annecy en hiver-1944-45. L’autonomie maximale du P-51D équipé de grands bidons largables, en vitesse de croisière, était en 1945 de plus de 2.600km.

  • Pour plus d’informations, lire : [ 1 ] Yeager an autobiography by general Chuck Yeager and Leo Janos, Bantam Book, 1985, 343p, ills, pp:71-76. [ 2 ] To fly and Fight, memoirs of a triple Ace, de Clarence E. Anderson, Pacifica, 1999. [ 3 ] Aviateurs piétons vers la Suisse 1940-1945, de Roger Anthoine, Ed. Secavia 1997, pp:104, 291, 353, ills., à la "Librairie".
  • [01.2015] Charles "Chuck" Yeager, Clarence "Bud" Anderson, leurs P-51D Mustang’s et la 61ème mission (1944-1945) (diaporama, 04’37’’, 12Mo). Format MP4.

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