La machinerie à vapeur du treuil.

Ce ballon captif sphérique a un diamètre de 18,83 m, une circonférence de 59 m et un volume de 3.500 m3. La surface de l’enveloppe est d’environ 1075 m2, confectionnée en toile de soie de Chine recouverte d’une couche caoutchoutée, de qualité spéciale, offrant une résistance de 1.400 à 1.500 kg par m2 ; la calotte supérieure est en soie double.

La nacelle circulaire en noyer et osier mesure 2,80 m de diamètre. Elle est capitonnée et peut contenir entre quinze et vingt personnes, munie de tous les instruments nécessaires pour une ascension libre. En son centre, une ouverture de 1,5 m de diamètre permet le passage des câbles épais de dix-neuf à trente-cinq millimètres, calculés de façon à pouvoir supporter une traction de 10.500 kg. Par le plus mauvais temps, le plus gros câble ne travaille qu’au cinquième de sa capacité.

La nacelle est retenue au ballon par deux câbles en chanvre et par un filet englobant le ballon. Ce filet, ne comptant pas moins de 25.000 mailles, est composé de 384 cordes dont chacune peut supporter un effort de 180 à 200 kg. Il se termine par un anneau central en acier qui permet des oscillations du câblage sans déranger la verticalité du ballon.

Grimpé sur le filet, Liwentaal fait une réparation (photo dédiée à sa sœur Jenny).

Le ballon est muni, dans sa partie inférieure, d’un ballonnet compensateur pourvu de deux soupapes automatiques livrant passage à l’air en cas de surpression d’hydrogène et vice-versa. Ce principe permet au ballon de conserver sa forme sphérique, malgré la poussée du vent ou la condensation de l’hydrogène.

Une soupape d’un nouveau système est placée au sommet du ballon, protégée contre les intempéries par un dôme de soie imperméable. Il est à noter que cette technologie d’emploi d’un ballonnet compensateur se rapproche de ce qui sera bientôt installé sur les dirigeables semi-rigides, dans quelques années.

Un dynamomètre est fixé sur le câble long de 400 m, entre le sol et le ballon, ainsi que deux autres cordes de sûreté. Par temps calme, la traction sur le câble est de 500 à 600 kg. Avec du vent, elle peut s’élever à 1.200/1.300 kg. Une machine à vapeur de 25 CV, montée sur chariot, actionne le treuil qui enroule ce câble.

Le ballon est gonflé au gaz d’hydrogène pur par un appareil nouveau (non décrit), qui sert à l’alimenter pendant toute l’exploitation. Il est installé au sein du Parc de Plaisance de l’Exposition, situé vers l’actuelle Uni-II au bord de l’Arve. Un premier essai du ballon est réalisé le lundi 25 mai, mesurant une traction de 700-750 kg à la montée et 1.100/1.200 kg à la descente. La validation technique de l’exploitation est signée par M. Antoine Moré, de l’administration.

L’aérostier Mr Léon Lair et ses huit passagers avant l’ascension no.1833 de septembre 1896.