Le site des pionniers de l’aéronautique à Genève 
Des Genevois chez eux ou ailleurs et des étrangers dans Genève 
 | Agenda | Plan du site  | Pionnair-GE in Deutsch | Pionner-GE in English | Espace privé 
 
 
Le 1er vol plané international de l’histoire, par David Deluz et son Montgomery, en automne 1911 [vidéo]

 

Fin 1909, des Genevois se lancent dans le planeur de pente, construisant leurs propres appareils. Les envolées des prairies en pente du Tivoli ou les vols tractés par en voiture restent dérisoires pour la quarantaine de membres du CGA. C’est alors que le Genevois David Deluz remet à la mode le planeur "Montgomery" qui effectue alors des vols planés de France en Suisse sur les pentes du Salève en septembre 1911, prélude à une vente en série de ce type d’appareil. Mais en 1913, il n’en restera que des beaux souvenirs.


Le "Vol au vent" et les membres du CGA posent devant la ferme-hangar du chemin de la Queue d’Arve, avant le 1er vol du 13 février 1910, effectué sur la pente à l’est de l’actuel restaurant Tivoli (Ph. D.Deluz).

En 1909, le vol de pente en planeur est pratiqué par une poignée d’helvètes

JPG - 4.4 ko
David Deluz (1889-1977) vers 1913.

Les essais de vol de pente de l’Allemand Lillienthal (1891-96), du Saint-gallois Carl Steiger (1890-91) et du Genevois Liwentaal en Angleterre (1894) (voir : Récit), méconnus en région genevoise ne semble pas générer là d’activité similaire avant 1910. On signal bien vers Vevey, début 1909, les essais d’appareils construit par Pierre Gilles et Emile Siegfried, ce dernier aurait réussi des vols à 12m de haut et de 250m de long, records suisses probables de l’époque. Gilles migrera vers Genève en 1910. Il est aussi cité le planeur populaire "ABL", qui se monte en 5’, s’achète pour 500F (5.000F actuels), a volé sur 50m de pente, commercialisé par C.Dreyfus à Genève. Apparemment semblables, ces biplans en frêne aux ailes reliées par des cordes à piano mesurent environ 6m d’envergure, aux ailes de 1,5m de large, équipé d’une dérive arrière, de type cerf-volant. A Genève en décembre, Henri Mercier, ingénieur chez Perrot-Duval, fait des essais de vol plané à Plan-les-Ouates (voir : Lieu) sur un appareil maison remorqué au bout d’une longue corde par une auto. Mercier s’élève à plus de 25m en parfaite stabilité et pense s’équiper d’un moteur dans le futur.

Entre temps, une douzaine d’enthousiastes créent à Genève le Club Genevois d’Aviation (CGA) en septembre, 1ère association suisse du genre. Le CGA, avec des moyens modestes, veut mettre à la disposition de ses membres l’occasion d’acquérir les bases du vol avant de passer plus tard au vol à moteur (voir : Récit). Ce club regroupe bientôt une vingtaine de passionnés et environ une quarantaine à terme. Citons dès 1909 : P.Gilles, Pierre Brasier, Auguste Reyboubet, A.Gondret, Gentet, Ernest Magnenat, Ph.Humbert, Dumont, Charles Zillweger, Duvoisin, Marius Lüscher, David Deluz, Louis Bozon, Francis Delavy, Emile Rieben ; dès 1910 : L.Guillermain, Saltarella. Emile Robert, Henri Heitzman, Fritz Bonnet, Paul Duvoisin, J.B.Lichet, O.Niquille, Bachten ; en 1911 : Hugon, Griollet, Bersot, Carlos Merlet, F.Pautax, Ch.Staiger, Ch.Tripet, Charles Charbonnier. Parmi ceux-ci, les deux plus actifs ou efficaces seront le président Brasier et surtout David Deluz.

Un employé de bureau courageux, aux appareils performants

JPG - 6.9 ko
Deluz tracté en vol par une automobile.

David André Deluz nait en 1889, fils du pasteur Elie-Benjamin D.. Après l’Ecole d’employé de commerce il est un employé de la banque SBS toute sa vie. C’est un sportif pratiquant la montagne, le patin à glace, le ski (il a fabriqué les siens). En vacances à Saubraz près de Bière (VD) à l’été 1909, il assiste aux essais du Tiltrotor des frères Dufaux : "Je n’ai jamais vu l’appareil en l’air mais il roulait seulement. Je crois que le moteur n’était pas assez puissant pour enlever l’appareil de grande dimension et de poids respectable." (voir : Récit). Cette année, son modèle réduit volant "Antoinette", motorisé à l’élastique, remporte les concours de modèles réduits de l’hiver à Genève & Lausanne (voir : Récit). Ce passionné d’aviation construit alors la maquette volante de l’avion Dufaux-4 dans l’appartement du 8 de la rue Gourgas.

Durant l’année 1910, Deluz se rend souvent à Viry pour assister aux essais des avions Dufaux (voir : Lieu). Il est encore présent à la Gabiule (voir : Lieu) lorsqu’Armand Dufaux atterrit après sa traversée record du lac Léman à la fin août : "Ca a été vraiment émouvant. Une grande foule s’est rendue l’après-midi admirer l’appareil." (voir : Récit). En automne il est un des fondateurs du CGA où il sera responsable technique de la construction de certains appareils. En hiver, il construit dans le jardin familial une réplique du planeur biplan en tandem de type "Montgomery" qui sera le plus performant appareil du club dès 1911. Il cesse ses essais aéronautiques lorsqu’il se marie, juste avant la 1ère Guerre mondiale. David Deluz, décède en 1977 à 88 ans (tombe à St.-Georges). L’un de ses deux enfants est le père de Henning Deluz, vélideltiste et auteur du 1er looping genevois en Delta (voir : Récit). D.Deluz fut le 1er vélivoliste suisse à effectuer un vol plané de plus de 100m en Suisse, vol dûment constaté.

L’activité balbutiante du CGA en 1910 : plus de bleus que de records

JPG - 9.3 ko
Au Salève, le Montgomery prêt à l’emploi, à droite du "Chanute".

Il faut d’abord fabriquer un planeur après son travail professionnel, en une sorte de loisir en commun, avec les matériaux achetés par le club. Rieben : "Nous n’avions que le bois (sapin, peuplier, frêne et bambou) et l’acier (en tube et corde à piano). Nous avions encore l’aluminium, mais peu utilisable car léger mais cassant. Il fallait vraiment croire à la possibilité du vol par les humains et être bien mordus pour tenter les essais à nos risques et périls." Après 5-6 mois du labeur assidu de l’hiver les membres terminent le 1er appareil du club : le "Vol-au-vent". C’est un planeur de pente biplan, proche du cerf-volant, dont le fuselage en treillis de bois se termine par un stabilisateur d’altitude arrière. Un 2ème planeur similaire, le "Comète" est déjà en construction par Gilles et Brasier. Le 1er essai du "Vol-au-vent" se tient le dimanche matin 13 février 1910. L’appareil est sorti du hangar et à 11h30 tous posent devant lui. A 15h30 il est transporté sur le terrain à l’est de l’actuelle Brasserie Tivoli. Mais la bise de face ne souffle pas assez fort et les envolées sont de courts sauts de 2 à 10m de long maximum. Par vent nul, des essais se font aussi "à la Lilienthal" sur une petite colline des Acacias offrant de brefs espoirs de sauts (voir : lieu ).

Ainsi, après plusieurs essais, on constate que la vitesse nécessaire au vol ne suffit pas lorsque l’on utilise ses seules jambes. Les sauts accroché à la voilure, jambes pendantes, sont de courte durée. On ne peut pas encore tenter de bouger son corps pour modifier l’assiette du planeur. Malgré des rapports positivistes, on reste dans le flou quant aux performances aériennes potentielles. Aussi, en mars, ils inventent un nouveau mode de propulsion en utilisant une puissante auto d’alors, la Delaunay-Belleville du garagiste Speckner (pilote de Blériot-XI). Les Américains, redécouvriront ce procédé 20 ans plus tard. On doit maintenant imaginer le départ du planeur, tracté au bout d’une longue corde et le pauvre pilote portant son appareil, courant aussi vite que possible. Avec du vent, ça devait encore aller assez bien, mais sans vent ? Une fois en vol, des câbles d’équilibre latéraux sont manœuvrés par des membres au sol qui continuent à courir....

Après ces vols captifs, type cerf-volant, le retour au sol offre ses surprises : Brasier semble être spécialiste des atterrissages sur la tête et sur le ventre. Robert laboure beaucoup avec ses coudes et Deluz "transforme le devant de sa chemise en une peinture à la Hodler". Mais tous volent de mieux en mieux, les résultats s’améliorent, les exercices deviennent plus sérieux : Delavy atteint même 12 ou 15m de haut, Brasier vole pendant 15’’ à 3m de haut. Le dimanche matin 20 mars, le temps est favorable et plusieurs vols sont faits par les présents à 5m de haut. On note le léger accident sans gravité de Brasier, en début de séance, l’appareil se retourne, faute de bras suffisants à la traction. L’après midi, l’entraînement se poursuit sur la prairie de Tivoli. Le record du jour est un vol de 60m de long, à 7m de haut terminé par une chute de Deluz et du "Vol-au-vent", suite à un coup de vent. La faible vitesse et la casse des ailes amortissent le choc. Deluz est indemne et le planeur, bien abimé, est réparable (août).

JPG - 12 ko
Veyrier : lieu des vols planés internationaux (sept.1911).

Par bonheur, 2 planeurs sont alors en construction, dont le "Comète", terminé par Robert & Zilleweger. C’est un monoplan large de 8,5m, long de 9m et de 15m2 de surface, pour une largeur d’aile de 2m et un poids de 20kg. On imagine le genre de construction employé pour obtenir un poids si léger. Le "Comète" voit sa 1ère sortie le dimanche 1er mai alors que la Bise souffle par intermittence. L’appareil s’élève souvent à plus de 5m, enlevant tous les hommes présents. Fin avril le CGA accepte un prix à concourir de 100F (1.000F actuels) offert par l’aéroclub (CSA, fondé 7 mois avant) attribué à qui aura plané plus de 50m, non tracté. Ce challenge sera finalement assez dur à décrocher ! Par ailleurs, le CGA veut acquérir le terrain en pente de Tivoli qui est alors au-dessus de ses moyens. Le grand meeting de Viry, "La semaine d’aviation de Genève" se tient ensuite du 14 au 21 août. Les planeurs et cerf-volants y concourent une épreuve dotée d’un prix offert par Léopold Eynard, de Rolle (voir :Biogr). Quatre appareils son inscrits, dont Brasier & Gilles, tracés par une auto et décrochés en vol. Gilles vole le 16 et le 22 août (sur 227m) et remporte le Prix avec une distance finale de 300/350m à 15m de haut (voir : Récit).

En septembre, la ferme/hangar du club, au chemin de la Queue-d’Arve, abrite 4 planeurs. Le dimanche 30 octobre on tente le prix de 100F du CSA mais sans dépasser les 30m ! S’ouvre alors un concours interne visant à réaliser de meilleurs planeurs. Chacun a son idée et les conceptions varient beaucoup, parfois fantaisistes. E.Rieben : "Les grandes discussions sont le centrage des appareils. Avec Brasier, il est pour le centrage plutôt vers l’avant pour favoriser un meilleur plané. D’autres préféraient le contraire malgré le danger évident de la perte de vitesse." En novembre 3 projets joignent le comité : l’un à ailes propulsives (Brasier), un ornithoplane (L.Bozon), un planeur Montgomery (Deluz) ; s’ajoutera un monoplan "Simplex" (Bachten). A fin novembre, la présentation détaillée du projet Montgomery de Deluz "soulève l’admiration générale", lui apporte les félicitations du comité qui est unanime à mettre l’appareil hors-concours et à décider sa construction immédiate. Les plans sont une version bien améliorée (dièdre, dérive) du No.4-Santa-Clara de John Montgomery (1858-1911) testé en 1904.

En 1911, le "Montgomery" de Deluz s’envole des pentes du Salève vers la Suisse

JPG - 6.9 ko
Deluz enfourchant un bambou a déjà quitté le sol avec son Montgomery (3.9.1911).

Le CGA souhaite alors regrouper la jeunesse genevoise enthousiaste du vol et les pratiquants du cerf-volant. On vise à terme les cerfs-volants montés, en escadrilles, la photo aérienne et les concours de modèles réduit. Le CGA organise un grand concours et un règlement est émis en 1911. Mais l’appel ne donnera que peu de résultats au printemps. Beaucoup de candidats potentiels ont vu voler des avions au meeting de Viry et ont entendu parler des exploits des aviateurs.

D.Deluz construit pourtant avec son frère le planeur Montgomery-Deluz qui aura une envergure de 7m, long de 7,5m, avec une surface portante de 20m2 pour un poids de 28kg. Il leur faudra 6 mois de travail pour cela, les dimanches uniquement. D.Deluz pratique toujours des vols tractés : le 9 avril à Tivoli, avec le "Chanute", un vol se termine par une glissade de côté de 7/10m de haut, l’une des cordes latérales destinées à l’équilibre horizontal s’est rompue : "Je m’en suis tiré avec une légère foulure, quant à l’appareil il n’en restait plus que la moitié.". Mais ces vols ne font guère avancer la connaissance du pilotage. Par ailleurs, en juin, ses modèles réduits figurent encore à "l’Exposition des Sports". Puis c’est l’été, les vacances, et beaucoup s’éloignent de Genève.

L’entraînement reprend et le CGA fait une sortie avec tous ses membres au pied du Salève, à Sous-Balme près de Veyrier (74, F) par un temps caniculaire. Quatre appareils sont là sur une prairie en pente : le "Chanute", le "Dragon" et "l’Hirondelle", un monoplan de 9m d’envergure, 15m2 de surface, 20kg, appartenant à Brasier. Le Montgomery est aussi présent, ainsi que le pique-nique. En ce dimanche 3 septembre David Deluz, 22 ans, enfourche son nouveau planeur à Bossey, près de la Grande-Gorge pour s’envoler véritablement tout en esquivant un noyer : "Le 1er vol réel, et non une de ces dévalées de pentes à la course avec des appareils beaucoup trop lourds pour décoller comme on en effectuait près des actuelles carrières de Veyrier, eut lieu le 3 septembre 1911. Après les essais de divers appareils demeurés infructueux parce que trop lourds, j’eus le privilège d’étrenner l’appareil monoplan en tandem que j’avais conçu et construit en collaboration avec mes collègues du club. Le moment venu je me suis lancé du haut de la pente et au bout de quelques pas d’élan, assis sur un bambou, l’appareil m’emporta dans les airs pour un vol de plus de 100m à 5/6m de haut, ceci naturellement sans aucune aide extérieur. L’atterrissage se fit normalement. Après quelques autres vols, l’appareil déporté par le vent, atterrit sur un noyer du voisinage, sans mal pour moi heureusement."

Mais comme ces atterrissages s’effectuent finalement sur le sol suisse, proche de Veyrier, ces vols peuvent donc bien être considérés comme les 1ers vols libres internationaux de l’histoire même si les performances sont inférieures à celles pratiquées ailleurs ! Et Rieben d’ajouter de son côté : "Mon meilleur souvenir de vol reste les essais sur le Montgomery, qui, à mon avis, était le planeur le plus performant d’alors."

Le "Montgomery" rebaptisé "Genève" devient un produit suisse à la conquête des USA

JPG - 7.7 ko
Le Montgomery-Deluz et son constructeur en vol.

L’activité du club se ralentit fort à la fin 1911, la passion ne suffit plus et les aviateurs font tellement mieux avec un moteur. Le mode de départ, les casses répétées des planeurs de pente ne déclenchent pas l’enthousiasme espéré et après la construction d’une demi-douzaine d’appareils, l’existence du club semble s’achever.

Malgré tout, en mai 1912, le CGA se transforme en une "Société Sportive, Industrielle et Commerciale, pour l’étude, l’expérimentation, la construction et la vente de tous planeurs, cycloplanes, cerfs-volants scientifiques pour ascensions météorologiques, photographie et la publicité aérienne". Le CGA ouvre alors une Ecole de vol plané indépendante du club. M. Sudan, des cycles Condor (magasin : rue des Pâquis 18), devient concessionnaire pour la Suisse des appareils du CGA. L’ingénieur Ph. Humbert et P.Brasier sont les responsables de la société. Il semble qu’il y ait de nombreuses demandes d’achat de planeurs ( ?) et la société communique : "Après de multiples essais et de pénibles recherches la direction du CGA vient, devant les stupéfiants résultats obtenus par le planeur type bi-monoplan-tandem [c’est le Montgomery-Deluz], de décider la construction de cet appareil en série et il sera, sous peu, à même de faire face aux demandes des nombreux sportsmen suisses, français et surtout américains, conquis par les merveilleuses qualités de stabilité, la longueur et la facilité des vols à bord du planeur "Genève" créé par le CGA." Curieux, ce semblant de succès momentané, pour un concept né aux USA 8 ans plus tôt !

Pour mémoire, rappelons qu’aux compétitions allemandes Wasserkuppen (1912-14), le record de vol plané est de 843m et de 1’52’’. Et ce sera toujours du vol de pente jusqu’en 1922 ! Le vrai "planeur" moderne naîtra plus tard. A Genève, on cite encore le CGA lors du Meeting d’hydravion des 19-20 août 1912 (voir : Récit). Un essai de remorquage d’un planeur sur lequel a pris place Brasier ne donne aucun résultat. La vitesse du vent et du bateau combinés ne permettent pas d’élever l’appareil. Rieben tente bien d’équiper l’un des planeurs d’un moteur mais sans succès (voir : Récit). L’activité est au ralenti, puis plus aucune citation du CGA n’est vue en 1913. Malgré la passion de ces hommes et le talent de David Deluz, le club ne survécut que 3 ans. Mais le planeur reviendra à la mode à Genève dans les années 30 (voir : Récit).

 

JPG - 54.5 ko
A Veyrier, le 25 avril 2010, David Deluz a débuté la construction de son "Montgomery". Envergure 7m, longueur 7,5m, surface 20m2, poids final 28kg (1911). Son cousin Georges se tient entre les ailes en tandem (Ph. H.Deluz).
Par : Jean-Claude Cailliez
Le :  mercredi 13 décembre 2006
  • Pour plus d’information, voir : Le vol silencieux, de Marc Dugerdil. Groupe genevois de vol à voile, Aéro-club de Genève, 1980, 1999, 132p. ills n&b; Le grand livre du Salève, 1988, pp:156-157, ills n&b, à la "Librairie ".
  • David Deluz, 1908-1911 (vidéo-diaporama, n&b, sonore, 2’11’’, ≈47 Mo), nécessite le plugin QuickTime 7.1.3 minimum.

    Vous êtes ici : Accueil > Récits > Le 1er vol plané international de l’histoire, par David Deluz et son Montgomery, en automne 1911 [vidéo]